Poesias de Dom Pedro II/46
CHANSON DE NADAUD.
(Préface pour les Chansons de Béranger.)
J’ai voulu te rendre un hommage
(Chacun l’entend à sa façou),
En joignant mon petit ramage
Au large accent de ta chanson.
Pardonne cet excès de zèle;
J’ai mêlé mon cuivre à ton or;
J’attache une plume à ton aile,
Pour suivre un moment ton essor.
Les artistes en mélodie
Craignent les poèmes complets;
Dans ton œuvre leur main hardie
Découpe deux ou trois couplets.
Je n’ai rien retranché du texte,
Rien altéré, rien répété;
Ma musique n’est qu’un prétexte
A moduler le vers noté.
Tu fus et tu restes mon maître,
Ton cœur ne me fut pas feriné.
Je t’admirais sans te connaître,
Et te connaissant je t’aimais.
Protège-moi; la clématite
Fleur de la haie et du seutier,
Allonge sa tête petite,
Pour s’appuyer au chêue altier.
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This work was published before January 1, 1930, and is in the public domain worldwide because the author died at least 100 years ago. |