Poesias de Dom Pedro II/23
Appearance
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SONNET
De D. Mon.
Sur la vitre le givre a peint des arabesques;
Ce n’est qu’en les grattant qu’on peut voir au dehors
Passer emmaillotés du haut en bas du corps,
Les humaius grelottants, transis, piteux, grotesques.
Le vent emporte leur chapeau, les rend burlesques,
Le grand vent indompté qui fait les arbres tors,
Et fait s’entrechoquer entre eux les sapins morts,
Avec leurs saluts, raides et pittoresques.
Le vent qui soulève en poudre l’eau du lac,
Et la lance inondant quai, jetée et tillac
Où le froid aussitôt la chauge en stalactites,
Mais qui semble bercer les mouettes, petites
Boules de satin gris argenté, voletant
A la cime du flot, comme un duvet flottant.
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This work was published before January 1, 1930, and is in the public domain worldwide because the author died at least 100 years ago. |