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Page:Poesias de Dom Pedro II.pdf/74

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SONNET.

 

(De Félix Anvers.)

 

Mon âme a son secret, ma vie a son mystère:
Un éternel amour en un instant conçu;
Le mal est sans espoir, aussi j’ai dû le taire,
Et celle qui l’a fait, n’en a jamais rien su.

Hélas! J’aurai passé près d’elle inaperçu,
Toujours à ses côtés et pourtant solitaire,
Et j’aurai, jusqu’au bout, fiui mon temps sur terre,
N’osant rien demander et n’ayant rien reçu !

Pour elle, quoique Dieu l’ait faite douce et tendre
Elle ira son chemin, distruite et sans entendre
Ce murmure d’amour élevé sur ses pas.

A l’austère devoir pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d’elle:
«Quelle est donc cette femme?» et ne comprendra

pas.