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Page:Poesias de Dom Pedro II.pdf/16

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LARMES D'UN PÈRE.

(Traduction de Mr. Liégeard.)

Au soir du long sommeil, l'artiste, sur la toile,
De son ange endormi peut réveiller les traits.
Un baiser chaste au front que déjà la Mort voile
Soulage encore l'épouse et trompe ses regrets.

Dans son adieu l'ami fait briller une étoile...
Mais dire ce que sent, courbé sous tes arrêts,
Le père dont ton glaive a pénétré la moelle
En coupant de ses jours la fleur pleine d'attraits,

Son fils!..Qui le pourra, Seigneur, si le tien même
Laisse des pleurs de sang du diadême,
Si la terre, à la voix du Golgotha, trembla,

Si le feu de l'éclair qui déchirait les nues
Fit passer dans le ciel des terreurs inconnues,
Quand pour nous, noirs pécheurs, l'agneau pur

s'immola !