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LE COLIBRI.
Sonnet par Leconte de l’Isle.
Le vert colibri, le roi des collines,
Voyaut la rosée et le soleil clair
Luire dans son nid tissé d’herbes fines,
Comme un frais rayon s’échappe dans l’air!
Il se hâte et vole aux sources voisines,
Où les bambous fout le bruit de la mer.
Où l’açoka rouge aux odeurs divines,
S’ouvre et porte au cœur un humide éclair.
Vers la fleur dorée, il descend, se pose,
Et boit taut d’amour dans la coupe rose,
Qu’il meurt, ne sachant s’il l’a pu tarir!
Sur ta lèvre pure, ô ma bien-aimée,
Telle aussi mon âme eùt voulu mourir,
Du premier baiser qui l’a parfumée!